Nous faisons connaissance de Brest, ce mardi 20 septembre 2022 par le cours Dajot qui offre une vue sur la rade (184 km²) de l’embouchure de l’Elorn à la pointe de Portzic. Reliée à l’océan par un étroit et dangereux goulet, elle a toujours été tenue pour stratégique dès l’Antiquité. Au premier plan, s’étend à l’est de la Penfeld, rivière aménagée par Colbert pour les petits navires, le port de commerce créé sur des polders sous le Second Empire.
Sur le site actuel du château que nous allons visiter, un premier castellum édifié par les Romains pour prévenir les attaques venues du nord, devient au 17e siècle la capitale navale du royaume de France.
Au 18e siècle, plus de 12000 ouvriers travaillent à l’arsenal. Plus tard, les abris des sous-marins allemands en feront une cible privilégiée des bombardements qui n’ont laissé que ruines en ville. Mais le beau château fort, ainsi que sa ceinture ont survécu. Depuis, la ville s’est agrandie considérablement et les guides ont tenté de mettre en exergue les efforts municipaux à réinvestir le territoire occupé depuis 1700 ans par les forces armées du pays. ………
Visite de Brest | Repas |
Texte de Joelle RAULIN
Nous pénétrons dans le château nouvellement restauré et poursuivons le chemin de ronde couvert qui mène à l’enceinte de la ville moyen-âgeuse. En face, de l’autre côté de la Penfeld, une bande territoriale est réservée à l’armée, puis au-delà du mur d’enceinte, la ville au nom de Recouvrance présente une urbanisation hétéroclite. Nous ne verrons pas grand-chose de la ville reconstruite en îlot à partir de la place de la Liberté dont le plan géométrique en damier témoigne de l’urbanisme de l’après-guerre.
L’intérieur du château est converti en musée national de la Marine contenant des modèles réduits de navires et l’explication de leur fabrication (12 à 18 mois), des figures de proue, de poupe et de bouteilles.
Il y avait à Brest une prison surpeuplée, Pontaniou, abandonnée mais pas encore ré-utilisée et un lieu de regroupement des bagnards qui travaillaient à l’arsenal. Le coup de tonnerre de Brest signalait l’évasion d’un bagnard. C’est par leur travail que la France a pu s’enorgueillir d’une flotte prestigieuse. Si vous avez un ancêtre bagnard, vous pouvez obtenir ses caractéristiques sur le site CRBC.
Le musée conserve également la mémoire de l’expédition marine, scientifique et malheureuse de Jean-François de La Pérouse( Albi1741- Vanikoro 1788), disparu avec son équipage aux îles Salomon (sur lesquelles on a retrouvé un squelette entier à partir duquel on a reconstitué un visage sans toutefois confirmer l’identité du marin ). Nous avons la chance de posséder les premiers journaux de bord de La Pérouse qu’il avait intelligemment confié à une estafette à mi-chemin de son périple.
L’après-midi, nous découvrons sur la rive droite de la Penfeld, le quartier vallonné de Recouvrance en commençant par une ruelle atypique du 18e siècle, la rue Saint-Malo, vestige du quartier ouvrier des malouins constructeurs de l’arsenal. Les maisons à façade présentant une porte et une fenêtre donnent sur une voie pavée qui longe la rive.
Au-dessus, le plateau des Capucins : 16 ha occupés autrefois par l’arsenal sont rendus à la Ville pour en faire un lieu culturel d’animation, de jeu et de rencontre des habitants du quartier, où sont exposées quelques impressionnantes machines de l’industrie maritime.
De là, nous sommes retournés sur l’autre rive par le téléphérique mis en service l’année dernière.
Le charme a opéré en fin de journée ensoleillée quand nous a été offerte une heure de détente dans le vallon du Stang Alar. Là, le parc paysager (22ha) dévoile des plantes ornementales de tous continents dont de magnifiques magnolias et camélias au pied d’arbres majestueux.