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Ce samedi 30 avril 2022 fut un cocktail de réjouissance en toute simplicité, sous le soleil, au milieu d’amis.
Du parking de la plage de Launay à Ploubazlanec, nous avons longé le rivage passant devant la chapelle de La Trinité jusqu’au Porz-Even.
Puis, nous avons visité la chapelle de Perros-Hamon du 12e siècle dont le retable italien restauré dans les années 90 étincelle de son or baroque (c’est-à-dire un peu trop voyant pour certains). Cette chapelle dont la nouvelle cloche vient d’être inaugurée ce week-end à la suite du Pardon, dégage une “glorieuse sérénité” habitée par ses nombreux saints délicatement représentés au 16e siècle. Elle fait référence à la vie difficile des marins locaux et de leurs familles endeuillées qui se confiaient à la Vierge Marie, leurs ex-voto rappelant les 120 goélettes perdues durant les campagnes islandaises, les 2000 marins pécheurs disparus, qu’en fin de journée nous commémorons au cimetière de Ploubazlanec sur le mur qui leur est attribué.
Un vitrail de 1841 relate un miraculeux sauvetage de Marie. A l’extérieur, la façade est élevée avec des pierres de l’ancienne chapelle seigneuriale de La Trinité, agrémentée de trois niches invoquant selon les interprétations, la Trinité, l’Assomption de Notre Dame des Naufragés.
C’est l’heure du pique-nique, sur les tables à l’extérieur de la réserve Lapicque, face aux iles du Chenal de la Jument. Délicieux moment où chacun a pris le temps de partager la bouteille, le gâteau, les friandises apportés.
14 h : concert pianistique de Guy Chazelle.
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Mais avant, Henri nous prépare à la balade de fin d’après-midi jusqu’à la Pointe de l’Arcouest, regroupant les quelques 30 maisons construites au début du 20e siècle par des scientifiques universitaires et chercheurs parisiens (dont une, toujours fréquentée par Pierre Joliot octogénaire et ses petits-enfants).
Il nous fait un émouvant exposé des progrès physico-chimiques aboutissant à l’acquisition de la force nucléaire qui en vient, ironie du sort, à nous menacer dans notre paisible retraite :
l’histoire du nucléaire français peut se relater à partir de nos estivants du début 20e siècle. Le premier arrivé, Louis Lapicque, collègue de Pierre et Marie Curie suivis de Jean et Francis Perrin, tous 4 prix Nobel dans les années 20, puis de Paul Langevin, rejoint l’historien ardéchois Charles Seignobos (1854-1942) président de la Ligue des Droits de l’Homme, à l’occasion de l’affaire Dreyfus.
Tandis que Jean Perrin entreprend de résoudre l’énigme de la nature des rayons cathodiques et des rayons X (lumière ou matière ?), d’autres travaillent au système de détection du son émis par l’artillerie lourde et sous-marine.
Pendant la seconde guerre mondiale, émigrés aux Etats-Unis, ils proposent leur collaboration à l’armée américaine. (Le pilote américain chargé de lâcher la première bombe nucléaire demandera que ses cendres soient dispersées au-dessus de Ploubazlanec).
Heureusement, le programme musical de notre pianiste a aplani les tensions en commençant par du romantique classique qui a laissé place à un Moussorgski combatif. La remarquable écoute du public (mis à part quelques nez piqués) a confirmé la qualité de la prestation.
Petite marche digestive puis retour au bercail…Merci à tous.
Compte rendu de Joëlle Raulin
Diaporama complète de la journée