PEUT-ON SAUVER LE CALVAIRE DE LA RUE LOUAIS ?
Peut-on sauver le calvaire de la rue Louais ? la question peut paraître provocante pour les amoureux du patrimoine. Pourtant, elle se pose quand on analyse les propos tenus lors de l’assemblée générale de l’Amicale des moulin, fontaines et lavoirs, vendredi au centre des congrès. Préalablement, Daniel Le Meur avait fourni une présentation historique : “Un monument classé en 1918 dans un état d’abandon et de dégradation qui nécessiterait l’intervention de vrais spécialistes. Après une restauration en 1863, il fut déplacé en 1986 pour laisser passer les camions s’approvisionnant à une carrière, mais il a été remonté avec des non-sens dans un environnement détestable…”
Datant du XV siècle
Vingt trois personnages sont dénombrés sur ce calvaire de facture gothique datant de la fin du XV siècle. Il fut démonté et caché durant la révolution : les mutilations de la statue de la sainte Catherine d’Alexandrie avec, à ses côtés, l’attribut de son martyre, une roue, attestent cependant de la violence de l’époque. Aux angles du socle se tiennent les évangélistes tenant des phylactères. Au sommet, d’un côté, une vierge de gloire présente son fils alors que de l’autre, la crucifixion, matérialisée par un Christ bras ouverts, illustre le mystère de la rédemption. Des anges récupèrent son sang qu’ils répandront pour le salut du monde. Au pied de la croix, une piéta exceptionnellement expressive, étonnée par tant de malheur, la vierge lève les yeux pour implorer le ciel. Apparemment sa prière n’est pas parvenue jusqu’à l’administration des monuments historiques.
Dans la salle, les propositions fusent : Et si l’on organisait une souscription pour la restaurer ? Le département ne pourrait-il pas participer à son sauvetage ? Ne conviendrait-il pas de le protéger en le mettant à l’abri dans une église ? Le débat est lancé pour tenter de sauver un chef-d’oeuvre en grand danger de disparaître.