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Conférence sur les peintres espagnols de l’Age d’or

Vendredi 25 Septembre 2020 à 15 Heures

Présentation par Gilbert Ganez Lopez au Kasino de Saint-Quay-Portrieux

Sur les peintres du “Siècle d’Or espagnol”

                                   

               

Jusqu’au 19e siècle la peinture espagnole et les peintres espagnols étaient peu connus en dehors de la péninsule ibérique, à quelques exceptions près, alors que la peinture italienne ou flamande et hollandaise étaient autant connues des Espagnols que des autres Européens. Mais au début de ce même siècle plusieurs personnalités vont s’intéresser à l’art espagnol, notamment Joséphine de Beauharnais, grande collectionneuse d’œuvres anciennes, et Jean-Baptiste Lebrun, qui va prospecter plusieurs années en Europe du sud, tant pour son compte personnel que pour celui du Musée du Louvre. Mais les événements les plus significatifs résulteront de l’occupation de l’Espagne, de 1808 à 1814, par les troupes de Napoléon, au cours de la Guerre d’Indépendance. A cette occasion les militaires français vont découvrir avec surprise les chefs d’œuvre des 16e et 17e siècles qui décorent les palais et le plus souvent les églises espagnoles. Principalement, le maréchal Soult, commandant en chef des forces napoléoniennes en Andalousie, et Aguado, son aide de camp, qui deviendra par la suite le conseiller financier du roi Ferdinand VII avant de s’installer en France, vont constituer des collections somptueuses d’œuvres de premier plan qu’ils rapatrieront en France et qui seront ensuite dispersées, dans le même temps qu’un philanthrope anglais francophile, le Baron Taylor, lèguera 210 tableaux espagnols à Louis-Philippe pour enrichir les collections royales. À partir du milieu du 19e siècle les français vont s’enticher de la peinture espagnole, principalement du 17e siècle, les œuvres de Murillo, notamment, faisant l’objet d’un véritable engouement (alors que, curieusement, Velázquez restera peu connu), des artistes français comme Delacroix et Manet contribuant à encourager la mode de la peinture ibérique, après quoi succèdera une période de lassitude et de critiques, notamment de la grâce un peu distante des madones de Murillo dont les œuvres reviendront en grâce au milieu du 20e siècle, lequel consacrera aussi le talent de Velázquez.

Le Siècle d’Or espagnol – Cette expression recouvre une période dont les contours sont assez indéterminés, et à géométrie variable. Dans sa grande amplitude elle peut correspondre aux règnes successifs de Philippe II, fils de Charles Quint (1556-1598, soit 42 ans), de Philippe III 1598-1621, soit 22 ans), et Philippe IV (1621-1665, soit 44 ans), au total près de 110 ans. Lorsque Charles Quint abdique, épuisé et malade, pour se retirer dans un couvent à Yuste (Estrémadure), l’Espagne est l’état le plus riche et le plus puissant d’Europe. L’or des Indes (Amérique) afflue et, en attendant qu’on lui trouve un lieu de stockage,  s’entasse sur les quais du port de Séville, détenteur du monopole du commerce avec le continent américain, qui attire la plus grande proportion des commerçants français, flamands et italiens qui viennent s’installer en Espagne, et dont les congrégations religieuses s’enrichissent et commandent des œuvres pieuses multiples aux peintres andalous, pour participer au mouvement de la Contre-Réforme lancée par l’Église catholique.

Pendant le règne de Philippe IV, à la moitié du 17e siècle, le déclin de l’Espagne est bien amorcé, et les finances du royaume et du pays sont en mauvais état en raison notamment des guerres auxquelles l’Espagne a dû faire face (Angleterre, France et Pays-Bas). La guerre de succession d’Espagne provoquée par l’arrivée d’un Bourbon sur le trône d’Espagne participera au déclin de la fortune de l’Espagne. Mais le siècle d’Or écoulé laissera sa brillante empreinte, autant dans le domaine des arts, encouragés par des mécènes éclairés comme le duc d’Albe et le duc d’Osuna, que de la littérature, avec des auteurs restés fameux, comme Cervantes, Lope de Vega, Calderon de la Barca, ou Francisco de Quevedo.

Au cours de cette période, marquée initialement par la venue de peintres italiens appelés par les souverains espagnols, principalement pour réaliser la décoration des palais royaux, le nombre de peintres espagnols de talent est tout à fait équivalent à celui des peintres français qui peuvent être recensés au Musée du Louvre. Les plus grands d’entre eux, si l’on excepte le Greco qui est à l’origine un expatrié, Velázquez, Murillo, Zurbarán, Cano et Ribera, que l’on distinguera dans une deuxième partie, sont pratiquement tous nés à la charnière entre les 16e et 17e siècles et sont parmi les plus fameux artistes européens de cette époque.

Gilbert Ganez Lopez (http://www.ganez-lopez.fr)

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